Dans le cadre de la révision prévisionnelle des listes électorales, une « Commission d’Administration Itinérante » est dépêchée au Consulat du Sénégal à Bordeaux depuis le 02 février 2017 pour permettre à l’ensemble des sénégalais de la juridiction, en âge de voter, de satisfaire aux formalités administratives en vue de l’obtention prochaine de la CARTE D’IDENTITÉ NATIONALE BIOMÉTRIQUE C.E.D.E.A.O.
Dans ce reportage, plusieurs acteurs de la commission administrative partagent leurs regards sur l’organisation, les moyens mobilisés, l’engouement patriotique suscités par la confection de carte d’identité biométrique à l’échelle de l’espace communautaire.

En marge du reportage, Mme Aïssata DIA, vice-consul du Consulat du Sénégal à Bordeaux, a bien voulu s’exprimer sur le processus de confection des cartes d’identité biométriques.
Un climat apaisé pour une organisation transparente
En prélude des opérations d’inscription sur les listes électorales, un climat apaisé a été nécessaire pour une organisation transparente et réussie, nous souligne la vice-consul Mme Aïssata DIA. C’est dans cet état d’esprit que SEM Abdourahmane KOÏTA, Consul Général du Sénégal à Bordeaux, a convoqué les mandataires des partis politiques autour de trois réunions d’étapes.
Sous sa présidence, la première réunion a consisté à réfléchir sur les moyens d’information et de sensibilisation adéquats à l’endroit de la communauté sénégalaise résidant dans sa circonscription de compétence. C’est à dire toute la partie Sud-Ouest de la France.
La deuxième réunion a porté sur la mise en place d’une commission d’administration composée des représentants des partis politiques de l’opposition comme du parti au pouvoir. Pour l’essentiel ils ont pour missions d’informer, d’orienter les citoyens qui viennent s’inscrire sur les listes électorales. Mais s’assurent aussi de la transparence des opérations.
La troisième séance de travail qui a réuni les agents administratifs du consulat, les représentants des partis politiques qui ont répondu présents ( ACT, UCS, PDS, PS, et APR) et l’équipe de la Commission d’Administration Itinérante a été pour Monsieur le Consul Général, l’occasion de s’accorder sur l’établissement d’un planning bien élaboré et la définition d’horaires de travail conséquents.
La vice-consul, Mme Aïssata, a salué ce travail préliminaire qui, pour elle, est un facteur déterminant à l’entente cordiale entre les mandataires des partis politiques, l’administration consulaire et l’équipe technique de la commission d’administration itinérante.
KADDU SÉNÉGALAIS DE BORDEAUX a interpelé Mme Aïssata DIA par rapport à l’absence des partis politiques de l’opposition ( à l’image de REWMI). De l’avis de la vice-consul, le consulat de Bordeaux a consulté le fichier en date des dernières élections pour informer les représentants des partis politiques dont ils disposent les coordonnées. Pour plus d’efficacité dans l’organisation, l’accent est mis sur les moyens d’information.
Sur les moyens d’information
Plusieurs canaux d’information sont mobilisés en amont pour que les sénégalais de la diaspora établis dans le sud-ouest de la France soient au courant de cette vaste opération d’inscription sur les listes électorales. En plus d’un communiqué rendu public en direction de ses ressortissants, le consulat s’est rapproché de ses partenaires privilégiés. En l’occurrence l’U.T.S.F. (Union des Travailleurs Sénégalais de France / section Bordeaux), des personnes ressources, les réseaux sociaux.
Les présidents d’associations des autres villes du sud-ouest de la France ont également été contactés, ajoute Mme la vice-consul.
KADDU SÉNÉGALAIS DE BORDEAUX n’a pas manqué de s’interroger sur le cas de compatriotes sénégalais, en situation irrégulière en France, désireux d’accomplir leur devoir citoyen. Mme Aïssata DIA nous rassure en nous informant que le consulat général du Sénégal à Bordeaux représente les sénégalais établis dans sa juridiction.
Et de poursuivre : « l’essentiel est qu’ils disposent d’un document administratif sénégalais (une carte d’identité nationale, un passeport ou extrait de naissance de moins d’un mois). » Dans la même foulée nous rappelle-t-elle, avec ferme conviction, que le consulat a vocation d’apporter assistance et protection à tous ses ressortissants.
Ce souci de transparence, d’ouverture à l’esprit démocratique et républicain qui préside à cette opération d’inscription n’est pas sans susciter de l’engouement auprès des ressortissants sénégalais comme des bi-nationaux.
A propos de l’engouement patriotique
En effet KADDU SÉNÉGALAIS DE BORDEAUX constate une affluence des sénégalais au consulat. Si l’on s’en tient aux propos de Mme la vice-consul, au jour du jeudi 16 février 2017, il a été enregistré 1279 inscrits en âge de voter. Un baromètre d’engagement patriotique, renchérit-elle. Elle se félicite par ailleurs de l’affluence sans précédent des bi-nationaux. Elle relève « un nombre de transcriptions très élevé (plus de 20 transcriptions par jour). Le nombre de ressortissants inscrits est de 100 en moyenne par jour.

Disons que ce sont les beaux jours de l’engagement patriotique des sénégalais de la diaspora qui se pointent à l’horizon. Une présence remarquée de la jeunesse qui, au-delà de la démarche citoyenne accomplie, tient à faire entendre sa voix en perspective des rendez-vous démocratiques à venir, c’est à dire les législatives puis présidentielles. Cette jeunesse a décidé de prendre son destin en main, consciente des enjeux nationaux, régionaux et mondiaux.
Qu’en est-il de la sécurisation des données personnelles ?
La sécurité est un des enjeux planétaires qui interpelle les ressortissants des pays membres de la CEDEAO. L’initiative de cette instance communautaire à la faveur de la confection de carte d’identité biométrique donne à réfléchir et à s’interroger sur la sécurisation des données personnelles de ses ressortissants. À ce sujet la vice-consul nous dit qu’elle fait confiance à l’État du Sénégal qui s’évertue à prendre les mesures nécessaires dans ce sens. Sans écarter des impairs liés à l’actif l’imperfection humaine.
Pour rappel, au niveau national, une loi a déjà été votée à cet effet à l’Assemblée Nationale du Sénégal pour encadrer avec rigueur et vigilance les informations privées des citoyens sénégalais. C’est la loi 2008-12 du 25 janvier 2008 statuant sur la protection des données à caractère personnel. Au-delà des inquiétudes sur la sécurisation des données personnelles, une autre réflexion s’impose sur la porosité de nos frontières qu’induit cette initiative de la CEDEAO. La libre circulation des personnes et des biens dans un contexte géopolitique planétaire miné par le spectre du terrorisme.
D’une voix mesurée, Mme la vice-consul reconnaît que la psychose induite par ce phénomène est réelle, mais demeure confiante quant à la responsabilité des gouvernants du continent à renforcer les mesures de sécurité idoines à l’aune de la complexité des enjeux.
Au terme de notre entretien Mme Aïssata DIA encourage les ressortissants sénégalais de la juridiction à bien vouloir s’inscrire sur les listes électorales. D’ailleurs la commission d’administration itinérante sillonne le sud-ouest de la France selon le calendrier suivant :
POITIERS: 18 février 2017 / ANGOULÊME: 24 février 2017 / LIMOGES: 25 et 26 février 2017 LA ROCHELLE: 1er mars 2017 / PAU: 3 et 4 mars 2017 / PÉRIGUEUX: 5 mars 2017 TOULOUSE: du 7 au 14 mars 2017 / BAYONNE : 19 mars 2017
La Commission d’Administration Itinérante reviendra sur Bordeaux pour la poursuite des inscriptions. Pour plus d’informations, rapprochez-vous de la juridiction consulaire à l’adresse suivante : 142 Boulevard du Président Wilson, 33000 Bordeaux – Téléphone : 05 56 32 62 87
Propos recueillis par Papa Waly Diouf et Moussa Diop
