Femmes ou hommes, venus de tous les continents, croyants ou athées, Combattants d’une armée régulière ou de l’ombre, sur notre sol ou hors de nos frontières, ils ont sacrifié leur vie pour notre liberté.

Quelques exemples
Avant la Grande Guerre, la France est une vaste terre d’accueil. Les migrants trouvent dans notre pays la liberté ou de meilleures conditions de vie. Par reconnaissance, ils s’engagent pour la défendre comme Lazare Ponticelli (italien, crieur de journaux) ou Blaise Cendrars (écrivain suisse). A l’entrée en guerre, les troupes coloniales sont renforcées. 85 000 hommes sont recrutés dans les colonies entre 1914 et 1916. 570000 combattront sur tous les fronts. Ils venaient d’Afrique du Nord et subsaharienne, de Madagascar et d’Indochine. 97 000 perdront la vie.
Entre les deux conflits mondiaux, d’autres migrants choisissent la France.
Des travailleurs chinois sont enrôlés. Deux mille meurent sur le sol français, sur le front, au cours de travaux ou d’opérations de déminage. Entre les deux conflits mondiaux, d’autres migrants choisissent la France. Ils fuient les fascismes et l’antisémitisme qui s’installent en Europe. Lors du second conflit mondial, ils créent des groupes de résistants qui reflètent cette diversité. Le groupe Manouchian en est le symbole. Les fusillés de février 44, sont Polonais, Italiens, Arméniens, Hongrois, Espagnols, Français issus de l’immigration. La moitié sont juifs. Olga Bancic, roumaine et juive, subit la torture et est guillotinée en Allemagne le 10 mai 44. En août 44, à Bordeaux, le colonel Druilhe envoie deux groupes de Guérilleros Espagnols rejoindre celui de Juan Castillo.
Le 27, Pablo Sanchez, perd la vie pour la sauvegarde du Pont de Pierre. Le lendemain la ville sera libérée. Les coloniaux sont aussi présents dans cette résistance : évadés des camps de prisonniers, ils rejoignent les FFI. Ainsi, Addi Bâ, guinéen, participe à la création du premier maquis des Vosges composé de Français, Russes, Allemands déserteurs de la Wehrmacht. Arrêté et torturé, il sera fusillé en décembre 43.
Immigrés et coloniaux se retrouvent également dans les armées régulières.

Les coloniaux d’Afrique participeront à la conquête du Monté Cassino en mai 44, au débarquement de Provence en août de la même année. La Nueve, compagnie de la 2e DB du général Leclerc, composée d’anciens guérilleros de la Guerre d’Espagne, est la première à pénétrer dans Paris lors de sa libération. Dans cet hommage, n’oublions pas les combattants alliés morts à l’extérieur de nos frontières ou sur notre sol avec les corps expéditionnaires portugais, russe, américain, britannique de 14-18 et ceux, en 1944, des débarquements de Normandie et de Provence qui aboutiront à la libération complète de notre territoire.
Hommage aux combattants étrangers morts pour la France et pourtant nos frères.
Nos frères, aujourd’hui se noient en Méditerranée ou dans la Manche, sont traqués dans nos montagnes, criminalisés, harcelés, enfermés dans des centres de rétention, expulsés, pas toujours dans le respect de leurs droits.
Certains décrivent le migrant comme un parasite voulant profiter de notre modèle social. Quand il travaille il est accusé de voler l’emploi d’un français. La violence, c’est le migrant, la prolifération des punaises de lit, c’est encore le migrant. Il aurait même le dessein de détruire notre civilisation. Ces discours de haine et de peur, sous la IIIe République, ont permis la condamnation injuste d’Alfred Dreyfus et l’arrivée au pouvoir d’une extrême droite complice du régime nazi qui a exterminé méthodiquement handicapés, homosexuels, tziganes et 6 millions de juifs. Aujourd’hui, dans leur harangue, cynique et opportuniste, la haine du musulman remplace celle du juif, mais le poison est semblable qui mène aux pires atrocités et pousse des gouvernants de peuples martyres à devenir bourreaux.
Merci d’honorer ces étrangers morts pour la France souvent demeurés anonymes et parfois effacés de notre histoire.
Dans ce lieu hautement symbolique, face au monument aux morts, merci M. le Maire d’honorer ces étrangers morts pour la France, souvent demeurés anonymes et parfois effacés de notre histoire.
Français ou étrangers, leur combat pour notre liberté n’était qu’un. Maltraiter les migrants d’aujourd’hui, c’est injurier ceux qui autrefois ont sacrifié leur vie pour la France. Contre le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme et l’islamophobie, les actes symboliques, comme cet hommage, sont aussi importants que les actions de terrain et les politiques d’intégration.
Merci aux organisations mémorielles d’en avoir soutenu l’idée : Amicale des Anciens Guérilleros Espagnols en France, Ay Carmela, Association du Mémorial des Républicains Espagnols de la Base sous-marine, Association des retraités espagnols et européens et le Comité Sousa Mendes.
Laurent Montoya, initiateur du projet
