
Ce n’est point par hasard que l’Egypte est devenue la sélection la plus titrée d’Afrique, avec 7 titres de champion. L’équipe nationale s’appuie sur la composition des deux plus grands clubs du pays : AllAhly (détenteur du plus grand nombre de coupes d’Egypte) et Zamalek. Le jeu égyptien s’appuie sur une discipline de fer, un solide éventail technique et une grande capacité d’adaptation. Leur défense, particulièrement coriace, n’a encaissé que 2 buts dans la CAN : autant que le Sénégal… Ils ont en outre un gardien terriblement méthodique, Mohamed Abou Gabal, surnommé Gabaski, qui avait remplacé le gardien El Shenawy blessé en 8° de finale. Gabaski colle régulièrement sur sa bouteille d’eau des bouts de papier où figurent les tendances des attaquants adverses. Ainsi, quand il arrête 2 tirs au but camerounais en 1/2 finale, il avait déjà noté les tendances des joueurs. Idem pour le premier penalty raté de Sadio Mané. En outre Mohamed Salah qui joue avec Sadio Mané à Liverpool, lui avait chuchoté des conseils à l’oreille…
Les joueurs égyptiens savent aussi casser la dynamique des joueurs adverses en provoquant un maximum de fautes pour freiner le rythme des attaques. Enfin quand leur attaquant vedette Mohamed Salah est marqué par 3 défenseurs, cela libère un attaquant égyptien, qui peut marquer, comme ce fut le cas pour Ahmed Hassan dit Trézeguet, dans leur but de la victoire contre le Maroc…. La confirmation du talent exceptionnel de Gabaski dans les buts a incité l’entraîneur à amener les équipes adverses aux tirs au but, ce qui a fonctionné contre le Cameroun. Mais tout cet arsenal n’a pas suffi pour faire déjouer les Lions de la Téranga, qui ont déréglé la machine égyptienne, car le journal sénégalais Walf Quotidien a dénombré 57 attaques sénégalaises dangereuses, contre 22 pour l’Egypte.
Une victoire méritée et largement fêtée
Cette victoire est le fruit d’un long et patient travail de recrutement. Il reflète aussi le dosage réussi entre joueurs d’expérience et jeunes joueurs ainsi qu’un bon coaching adapté à chaque adversaire. Aliou Cissé a insisté aussi sur le combat mental. Le comportement de Sadio Mané, affrontant une deuxième fois le gardien égyptien après un premier échec, semble lui donner raison. Le premier titre des Lions de la Téranga a été fêté dans une ambiance d’allégresse partout au Sénégal, ponctuée par les klaxons, les vuvuzelas, les pétards, les sonos, les percussions, les cris et les danses.
