
Mat HIEU lors de l’interview avec Rafa
Kaddu Media Diaspora rencontre le percussionniste jazz fusion d’inspiration mandingue Mathieu au restaurant salon de thé l’Atlas, place Saint-Michel, autour d’un thé à la menthe plutôt brûlant.
Le Carrefour de la mort
Kaddou Media Diaspora. Tu es plus souvent ici à l’Atlas ou au Chat Noir Chat Vert ?
Mathieu. Je suis plus souvent au Chat Noir Chat Vert, juste au carrefour à l’angle du salon de thé, que j’appelle, Carrefour de la mort…
KDM. Carrefour de la mort ??? des voitures folles ? Des Kalachnikof ???
Mathieu. Pas du tout. En fait, je connais beaucoup de monde. Si jamais j’ai un travail qui exige un peu de concentration, si je m’assieds à l’angle, au carrefour, c’est mort. Je peux dire adieu travail…
Un musicien tambour battant
KDM. Tambours, percussions, batteries, tu joues toujours tambour battant ?
Mathieu. Oui je suis percussionniste, plutôt percussions africaines, plus précisément mandingues.
KDM. Tu joues de plusieurs types de percussions ?
Mathieu. Je joue du djembe, du ndoundoun. Je joue aussi des percussions à doigts : calebasse, cruche.
KDM. Comment t’est venue la technique de ces percussions mandingues ? Tu es tombé tout petit dans la marmite ou tu as suivi des enseignements ?

Mathieu. J’ai suivi plusieurs enseignements. Avec le percussionniste guinéen Ousmane Souma, puis le grand maître Mohamed Bangoura, Guinéen lui aussi, le Burkinabé Ibrahima Traoré et le Béninois Issiakou Batouré. J’ai également appris avec un maître français Marc Dépond, l’un des premiers Français à maîtriser l’art du djembé et à l’enseigner. Il ne faut pas que j’oublie Babette Gazo, la maman blanche initiatrice de la danse et des percussions africaines.
Fusions musicales
KDM. D’où tires-tu le plus souvent ton inspiration ?
Mathieu. Elle est principalement mandingue mais j’y ajoute mon feeling, ma création personnelle, car j’ai des choses à dire.
KDM. Tu connais l’artiste Emmanuelle Tartas qui a fait des expositions aux Amis du Sahel et au Chat Noir Chat Vert ?
Mathieu. C’est ma sœur. Elle est très marquée par le Sénégal où elle est née. Elle fait de la sculpture aussi.
KDM. A part les percussions mandingues, tu joues aussi de la batterie ?
Mathieu. Oui, la batterie est venue à moi, tout naturellement. La musique est toute ma vie. J’ai un handicap au bras gauche mais je gère, j’intègre cette particularité dans mon jeu personnel.
KDM. Il y a-t-il un style que tu aimes principalement ?
Mathieu. Là où je m’exprime le mieux, c’est sans doute dans un style fusion ; je fusionne les sonorités mandingues avec le free –jazz des années 70-80.
KDM. Tu t’ouvres à d’autres horizons ?
Mathieu. Oui, le Moyen Orient, surtout le joueur de oud Rabi Abou khalil.
L’esprit boudhiste
KDM. Dans tes démarches, il y a une philosophie qui t’attire ?
Mathieu. Le Boudhisme tibétain, c’est ce qui me correspond comme façon de penser et forme de spiritualité.
KDM. Ton nom d’artiste ?
Mathieu. Mat. Hieu No Visa. Sinon, mon nom originel vietnamien, c’est Lê-Van, c’es-à-dire « le devoir du fils envers le père ».
KDM. Comment faire pour te joindre ?
Mathieu. Par mail : cie.No.Visa33@gmail.com
KDM. À bientôt, au carrefour de la mort !
Mathieu. A bientôt, sans faute, au carrefour de la mort…
Auteur : Rédaction Kaddu Diaspora Média
