
Toulouse. Température 10°. Soleil encore caché derrière de légers nuages. Il est 11 heures quand on rejoint le groupe des patriotes qui nous attendait à l’arrêt d’un bus, à quelques encablures de la station de métro, Dalma. A quelques minutes de leur départ pour une grande manifestation à Bordeaux. Nous les avons rencontrés. « Pastefiens » de Toulouse, Mouhamed, Henriette, Mamadou, Sahioubou et Aziz sont des figures de la cellule Pastef en terre Occitanie.
Une machination politique
Avec son parka vert kaki, son Tea-shirt Pastef en dessous, Mouhamed, responsable de la cellule Pastef Région Occitanie, est militant depuis 2018, date de création de la cellule Pastef. Militant actif, d’une voix légère, il fait connaître les raisons de son engagement, lui qui n’a jamais fait de politique. « L’affaire de mœurs attribuée à leur leader politique est une machination politique et un complot crapuleux qui vise à l’éliminer en tant qu’adversaire politique. » Quant à Henriette, jeune adhérente, la seule femme d’ailleurs du groupe devant faire le déplacement à Bordeaux, elle reste moins virulente, mais ferme dans ses propos. Après avoir formulé des prières pour la paix au Sénégal, elle avance « nous avons suspendu toutes nos activités personnelles pour exprimer notre soutien à notre leader qu’on veut noyer dans une sordide affaire de moeurs ».
Ce qui doit jalonner la gouvernance du Sénégal
« Aujourd’hui on va vers des échéances électorales et Maky Sall va utiliser tous les moyens illégaux pour se créer un boulevard afin de se présenter illégalement aux élections présidentielles de 2024 (…)». Ainsi commencent les propos de Mamadou, responsable de la cellule Pastef de Toulouse, déterminé à se faire entendre.


Voir leur pays émerger, exploiter au maximum les ressources humaines sénégalaises au profit du développement, combattre l’injustice, renforcer la démocratie, bannir le clientélisme politique, telles sont leurs préoccupations qui doivent jalonner, selon les pastéfins de Toulouse, la gouvernance du Sénégal. « Plutôt que d’avoir un régime qui s’active beaucoup dans les projets de diabolisation des opposants encombrants comme notre leader, Ousmane Sonko. » dixit Mamadou.
Le destin des jeunes Africains ne doit pas être confisqué par des corrompus
Quant à Abdoul Aziz, médecin de profession, doyen du groupe, il est séduit par ce discours, alors qu’il n’était même pas sympathisant. « Mais c’est un de ses collègues médecin, plus engagé que lui, qui l’a convaincu. Je connais beaucoup de gens qui sont engagés mais n’ont pas pris la carte. Mais depuis la semaine dernière, avec tout ce qui s’est passé, les soutiens à Pastef sont de plus en plus nombreux ».

Autre changement de ton notable. « Ne laissez pas les gens corrompus s’approprier et confisquer votre destin », confirme Sahioubou, jeune militant, qui adresse ses propos à la jeunesse sénégalaise et africaine, « on a raté Mamadou Dia, on a raté Cheikh Anta Diop, il faut que l’on récupère notre souveraineté sinon c’est toute l’Afrique qui va encore le regretter. La jeunesse doit rester debout pour empêcher l’exécution de ce complot ourdi. »

Après cet entretien, ils se sont tous « jetés » dans le réceptacle de leur voiture pour prendre la direction de Bordeaux.
Pour rappel, Ousmane Sonko, homme politique qui prend de l’envergure au Sénégal est accusé de viol, avec armes, qui aurait été perpétré dans un salon de massage. Pour ses partisans et pour une large frange de la population sénégalaise, sa convocation à la Gendarmerie Nationale est considérée comme le début d’un complot, dont la finalité est de l’éliminer « politiquement » et de l’écarter des prochaines échéances présidentielles de 2024.
Moussa Diop, KSMédia
