
Docteur Ibrahima Socé Fall a évoqué lors de son intervention l’importance centrale de la santé dans le développement économique et social, en mettant en relief, de façon déterminante, le fait qu’il ne peut y avoir ni prospérité ni productivité sans santé. Pourtant, dit-il, dans de nombreux pays, la santé est souvent négligée lorsqu’il s’agit de fixer les priorités nationales. Il rappelle que les crises sanitaires, comme la pandémie de COVID-19, ont démontré à quel point la santé peut ralentir le développement si elle n’est pas bien prise en compte.
Les modes de vie, cause de l’augmentation des maladies
Il note également qu’avant la colonisation, certaines maladies non transmissibles comme le diabète ou l’hypertension étaient quasiment absentes en Afrique, ce que confirment les anciens écrits médicaux. L’augmentation de ces maladies aujourd’hui est liée aux changements de mode de vie. Il mentionne aussi que certaines maladies infectieuses, comme le choléra, ont été importées en Afrique via l’Europe.
Depuis 2012 , les progrès de la santé en Afrique ont stagné
Par ailleurs, il met en lumière les progrès réalisés à partir des années 2000 grâce à des initiatives internationales (telles que le Fonds mondial ou le partenariat Roll Back Malaria), ayant permis de réduire la mortalité liée au paludisme, au VIH et d’augmenter l’espérance de vie en Afrique. Toutefois, ces progrès ont stagné depuis 2012. Malgré ces avancées, le continent fait toujours face à un fardeau disproportionné : bien qu’il représente 15% de la population mondiale, il supporte 25% du fardeau mondial de la maladie, 69% des cas de VIH, 55% de la mortalité infantile, et 72% de la mortalité maternelle. Ces chiffres sont jugés inacceptables.
Propos recueillis par Moussa Diop, Kaddu Diaspora Média
